La méthode “Jessie”, ou le parfait anti-régime

Elle se fait appeler “la déesse du glucose”. Elle a épluché l’absolue intégralité des études qui existent sur la façon dont les pics de glycémie influent sur le métabolisme, l’humeur, la prise de poids, le mental. Son dernier opus explique tout sur tout ; et, le pire (!), c’est qu’on pige au quart de tour comment il faut faire. Aussi téméraire que curieuse, la rédaction de PartAge a donc voulu éprouver “dans la vraie vie” – qui est aussi un peu la vôtre – la méthode de Jessie Inchauspé. Choses vues, choses vécues, choses entendues : retour sur 1 mois de pérégrinations sur le chemin du bien-être alimentaire !    

 

Jessie a dit : “Ma méthode repose sur 4 piliers”. Soit ! 

Le jour J, on dévore son bouquin avec la boulimie d’un hamster face à des fanes de carottes. 1ère impression : “Ouh la ! Ça va nous faire bizarre…” 2ème impression : “C’est pas bête, ce qu’elle dit …” 3ème impression : “Ok, je me lance…!” 

Commandement après commandement, voici les impressions de nos cobayes volontaires. 

 

  • Un petit-déjeuner salé, tu prendras

Ce que dit Jessie : “Si vous stabilisez votre glucose dès le matin, le reste de votre journée se passera beaucoup mieux que dans le cas inverse (…) Les protéines sont le pilier d’un petit déjeuner salé. Ce sont elles qui garantissent la stabilité de notre glycémie et notre satiété

Comment on l’a vécu : pour celles qui étaient perfusées au trio pain/beurre/confiture, il y eut d’abord le temps du deuil (très bref et quasi-indolore, ouf!). Pour les autres, tout fut une question d’anticipation : choper le réflexe de caser du concombre, des avocats mûrs à point, des rillettes de thon et des épinards dans le frigo à l’heure du 1er café, tout en se gardant 6 oeufs de côté pour la semaine. Autant dire tout un art ! Mais on s’y fait. Et ça passe tellement bien qu’on en oublie jusqu’à la forme du croissant. 

Bilan des courses : à l’unanimité, une sensation de satiété longue durée (4 heures au moins, si c’est pas cinq,  entre le petit-déjeuner et le repas de midi) et zéro coup de barre dans la matinée. Celles qui craquaient jadis à 10h pour trois chouquettes ou un quignon de pain boulotté en douce n’en sont toujours pas revenues. Humeur de pinson et batteries à bloc : un doublé gagnant pour démarrer la journée.    

 

  • Une cuillère à soupe de vinaigre, par jour tu avaleras

Ce que dit Jessie : “Boire une cuillère à soupe de vinaigre avant de manger sucré ou avant de manger des féculents atténue considérablement le pic de glucose. (…) La boire diluée 10 minutes avant le repas est le délai optimal”. 

Comment on l’a vécu : Déjà, on a très vite intégré que le petit verre de rosé de 12h15 ne comptait pas pour du vinaigre (mouah ah ah!). Ensuite, on s’est rendu compte qu’on n’avait que du “mauvais” vinaigre à la maison. Isa a lâché la rampe d’emblée, trompant l’ennemi avec un jus de citron. Hélène a cassé sa tirelire pour s’acheter un vinaigre à la limite du grand cru classé (quitte à “souffrir”…). Amandine a pigé que ça passait mieux dans un grand verre d’eau glacée, bu à la paille (l’émail des dents, à 50 ans comme à 30, c’est important).  

Bilan des courses : une baisse notable des ballonnements d’après-repas, les sujets les plus réceptifs aux bienfaits de l’acide acétique passant du niveau “montgolfière” à celui de “poche à douille”. Mais, à n’en point douter, le breuvage bu en temps et en heure a le mérite de fluidifier la digestion. Rentre-t-on pour autant dans un leggin taille 38 au bout d’un mois ? Non, “mais c’est pas le but”, vous dirait Jessie.   

 

  • Par les légumes, tu commenceras

Ce que dit Jessie : “Ajouter une assiette de légumes (cuits, crus, assaisonnés ou nature) en entrée, au début de l’un des repas de la journée, limite l’absorption des molécules de glucose et permet d’exploiter le pouvoir des fibres qu’ils contiennent”. 

 

Comment on l’a vécu : Fastoche ! Certaines – fines mouches – le faisaient déjà. Les autres ont très vite pris le pli, troquant l’imparable duo “salade-fromage” de fin de repas par une mise en condition 100% fibres. Le supplice ne tient d’ailleurs pas tant au temps de préparation, qu’à la tentation de zapper la case “chou fleur” lorsque fume sur la table une pleine assiette de pâtes carbonara attendant son tour…   

Bilan des courses : lorsque 30% du repas est composé de légumes crus ou cuits ingurgités en amont, la satiété est plus précoce. Même les plus gourmandes, tendance bec salé, ont noté qu’elles mangeaient leur plat en plus petite quantité et étaient moins tentées par le sucre. Rusée, la Jessie ! 

 

  • Après chaque repas, tu bougeras

Ce que dit Jessie : “Bouger durant 10 minutes après le repas, dans les 90 minutes qui suivent, est un moyen efficace d’aplatir les courbes de glycémie. En effet, une partie du glucose absorbé est utilisée par les cellules musculaires”.    

 

Comment on l’a vécu : disons-le tout net, il a fallu revoir deux-trois basiques, comme par exemple faire une croix sur le début du film du mardi soir au profit de 10 minutes de marche. Pour, finalement, se rendre à l’évidence : le ventre plein, on a envie de tout sauf de courir / se gainer / remuer. Sans conteste le commandement le plus difficile à respecter, même si on en connaît une qui est sur le point de s’acheter un chiot en guise de motivation post-apéro.    

Bilan des courses : on s’est dit qu’il fallait trouver une parade. Caser son ménage entre midi et deux, rentrer d’un déjeuner entre ami(e)s à vélo, bref : qu’on intègre petit à petit cette nouvelle habitude. Non sans compter sur les bons conseils de Jessie, qui a plus d’une idée dans son leggin ! 

 

Après 28 jours à tester la méthode Jessie, la rédaction de PartAge est unanime : on tient là l’anti-régime parfait, dont le seul objectif est d’abord de se réconcilier avec soi-même, son ventre, et son mental.