Vous ne le savez sans doute pas mais, même après 50 ans, le corps humain active quotidiennement quelque 400 récepteurs olfactifs capables de transformer un message purement chimique en influx nerveux. De la cavité nasale jusqu’aux cils, messieurs-dames, vous SEN-TEZ ! Et cela n’est pas sans conséquences sur votre humeur, comme sur vos émotions. Embarquement immédiat pour l’étonnant pays des odeurs…
- Souvenirs, souvenirs… Qu’il s’agisse du parfum que dégage un sous-bois en plein automne ou une gaufre à mi-cuisson, le moindre fumet agit comme un trait d’union émotionnel entre passé et présent. Ainsi, qu’une odeur particulière soit associée à un moment agréable ou, a contrario, à un traumatisme de l’enfance, elle perdure comme telle invariablement. En résumé : le cerveau se met au diapason du nez.
- Sens longue durée. Directeur de recherches en neurosciences au CNRS, Hirac Gurden l’explique très bien dans son livre captivant “Sentir. Comment les odeurs agissent sur notre cerveau” : ce sens, qui apparaît bien avant notre naissance (dès le 3e trimestre in utero), a un pouvoir longue durée qui bat tous les records. “L’odorat est un compagnon sensoriel et cérébral qui nous accompagne toute notre vie”, dit-il. Autrement dit : même lorsque vous aurez 2 fois votre âge, le parfum diffus de votre premier doudou senteur vanille demeurera intact. C’est beau, non ?
- 5 cm2 de bonheur (ou pas). C’est la taille de la muqueuse olfactive chez l’être humain. Pour repérer ce fameux cortex orbito-frontal, sachez qu’il se situe en haut de chaque cavité nasale, entre vos deux yeux, pile à l’endroit sur lequel se posent vos lunettes (si vous en portez). 5 petits centimètres carrés (vs 200 cm2 chez le chien !) qui se renouvellent tout au long de l’existence. Et, qu’on le veuille ou non, c’est lui qui régule une partie de nos émotions (attraction / répulsion). Bad news : après 50 ans et derrière l’audition, l’odorat est le sens qui se détériore le plus vite… Vous n’aimiez pas la cannelle à 15 ans ? Vous l’aimerez peut-être à 55…
- Bon nez, bon point ! Le cheminement des odeurs jusqu’à notre cerveau entretient une logique de récompense qui peut mener jusqu’à l’apprentissage. Tel fut le cas, notamment, lorsque vous tétiez enfant le sein de votre mère : habitué à libérer de l’ocytocine, votre cerveau a intégré ce réflexe comme source de plaisir, jusqu’à automatiser la succion comme geste nourrissant. S’il en est autrement aujourd’hui avec votre partenaire, désolé mais on n’a pas la réponse… (scientifique, du moins !)
- Un antidépresseur qui a du flair. Les odeurs peuvent être utilisées pour lutter contre la dépression, dès lors qu’elles replongent le patient dans l’une des 6 émotions associées à l’olfaction : le bien-être, la sensualité, le dégoût, le réconfort, la vitalité, la nostalgie. Des chercheurs américains ont notamment prouvé, en début d’année, que les odeurs permettaient aux patients dépressifs de se reconnecter plus facilement à des émotions enfouies et, donc, d’accélérer la guérison.
Toute l’équipe de PartAge souhaite donc longue vie à vos naseaux !