Vous qui commencez à nous connaître savez bien à quel point on défend mordicus le bénéfice de l’âge (surtout après 50 ans). On sait aussi que certains d’entre vous envient parfois secrètement la génération du dessous, qui n’a pas son pareil pour nous rendre un brin nostalgiques. Pourtant, on vous a trouvé 5 bonnes raisons de ne pas regarder dans l’assiette des voisins et de glorifier votre demi-siècle sans jalouser leurs 20 printemps. Cette shortlist va vous ouvrir les yeux…
- Leur peur de se tromper. Avouez : on était moins pétrifiés qu’eux à l’idée d’aller toquer aux portes pour se faire un nom, de se passer la bague au doigt ou de s’établir sur les plateaux du Larzac avec une meute mi-chèvres, mi-brebis. Cette génération se serait-elle mise en quête de réassurance perpétuelle ? Du haut de vos 50 ans et quelque, vous savez mieux que quiconque que les erreurs sont d’abord là pour parfaire la connaissance que l’on a de soi et apprendre, sur le long terme, que l’échec est finalement une chance. Le souci de perfection, vous avez fait une croix dessus depuis belle lurette. Et pour cause !
- L’obligation de se choisir une voie à 17 ans. Plus connu sous le nom barbare de Parcoursup, ce devoir académique place “les petits jeunes” dans la position inconfortable de devoir se figurer une carrière entière avant même d’avoir atteint la majorité et le bac qui va avec. Un peu comme si, au sortir de vos premières surprises-parties, le recteur vous avait attendus sur le palier avec un bon millier d’options au choix, sans possibilité d’en choisir plusieurs. “Alors, mon garçon ? Tu signes pour 8 ans de marketing-finances ou une école hôtelière ? Attention, hein ! Ta décision est irrévocable!”. Dieu soit loué, vous avez échappé à ça ! Et pu démarré comme expert-comptable avant de bifurquer vers l’ébénisterie.
- Leur souci des apparences. Franchement : est-ce que le regard des autres vous préoccupe depuis que vous portez des demi-lunes et que vous ressemblez à une poule devant un œuf quand le menu du restaurant se résume à un QR code ? Que nenni ! Et Dieu sait s’il est reposant de se libérer des jugements comme du poids des apparences. En cela, vous feriez bien de donner un coup de pouce aux suivants, obsédés par l’image et ses filtres enjoliveurs (merci les réseaux sociaux!), comme par l’appréciation du monde extérieur. Parlez-leur : ils gagneront un temps précieux.
- L’instantanéité à outrance. Vite. Tout le temps. Pour tout. Et surtout sans traîner. Leur monde ne s’arrête jamais de tourner, tandis que vous prenez un plaisir incommensurable à désosser un lave-linge, à flâner au rayon fromages, à démêler sans vous énerver trois colliers emmêlés façon casse-tête. Pas une once de panique; pas l’ombre d’une tension. Taquins, ils mettent ça sur le compte de votre motricité au ralenti et de votre sénilité débutante; nous on préfère appeler ça de la sagesse. Et c’est un bienfait.
- L’hyper-responsabilisation. Par ordre de priorité : sauver la planète, faire de leur progéniture des êtres pleins de gratitude, préférer l’ascétisme à l’abondance, oublier l’avion pour favoriser la marche… Ça en fait, des choses, à accomplir avant que la Terre ne s’enflamme ! Sauf erreur de notre part, vous êtes passés entre les gouttes avec votre 2CV, vos envies d’ailleurs, votre liberté d’agir dans un monde jadis moins donneur de leçons. Estimez-vous heureux !